Saint-Jacques-le-Majeur : une des plus belles églises à visiter à Prague

La Tchéquie a beau être un des pays les plus athées du monde, le patrimoine religieux y est exceptionnel tant à Prague qu’au niveau national. Et les belles églises sont légion ! Les destructions furent minimes au cours de la Seconde Guerre mondiale et les communistes, arrivés au pouvoir après cette dernière, ont confisqué ou désacralisé les églises mais ils ne les ont pas rasées.

Dans cet article, retrouvez une de mes églises préférées à Prague, celle où j’entre systématiquement avec les visiteurs que j’accompagne car il y a une petite histoire à conter à la clé. Une église où vous pouvez entrer les yeux fermés (attention, la porte est parfois fermée) !


La plupart des églises praguoises organisent de petits concerts très sympas le soir. Une excellente occasion pour découvrir une ou deux de ces églises lors de votre séjour !


Et consultez mes articles sur d’autres fantastiques lieux de culte praguois comme :

Dans de prochains articles du blog, je vous parlerai de quatre lieux ou anciens lieux de culte. Si vous visitez Prague avant que je n’écrive sur le sujet, là encore, sachez que tous là encore organisent des concerts de qualité qui ne sont jamais des attrape-touristes et qui vous permettront de découvrir un superbe lieu chargé d’histoire avec

La Basilique Saint-Jacques-le-Majeur de Prague

L’église Saint-Jacques-le-Majeur se distingue de la plupart des églises baroques de Prague par son apparente sobriété. Mais, à l’intérieur, on retrouve les églises du sud de l’Italie. Elle voisine avec un monastère des Frères mineurs conventuels et se trouve dans la Vieille Ville, D’origine gothique, l’édifice a été reconstruit en 1739 et constitue un trésor de l’art baroque. C’est l’une des plus grandes églises de Prague et l’une des cinq basiliques mineures de la capitale tchèque.


Une légende avec un petit frisson à la clé…


Dès que je peux, j’y entre pour exposer aux visiteurs une des nombreuses légendes associées à l’église. Ainsi, un voleur se laissa enfermer dans l’église pour dérober l’argent des offrandes déposées sur la statue en bois miraculeuse de la Vierge Marie. Cette dernière, du 15ème siècle, croulait sous les bijoux en or et quand le voleur s’approcha, elle lui saisit le bras. Si fort que seul le bourreau put l’en détacher en lui coupant la main droite. Cette même main noircie vous la verrez aujourd’hui à l’intérieur pendre au bout d’une chaîne au mur à droite. Histoire de rappeler à tous l’un des Dix Commandements. Le voleur fut envoyé en prison et demanda ensuite à servir le monastère en tant qu’humble serviteur. Vous retrouverez cette légende dans mon article consacré aux légendes de Prague.

Histoire. En même temps qu’une nouvelle classe sociale médiévale se formait avec la bourgeoisie, les ordres mendiants nouvellement créés et introduits par sainte Agnès, (qui a fondé le couvent des Clarisses tout proche à Na Františku), investirent les villes dont Prague pour profiter des dons de la noblesse et de la bourgeoisie. Frère de sainte Agnès, Venceslas Ier, lui, appela à Prague les Frères Mineurs (Franciscains). Un grand monastère, achevé en 1244, fut édifié à un carrefour stratégique, près de la place de la Vieille-Ville, et à quelques pas de la cour des marchands étrangers (Ungelt) ou de la guilde des bouchers (rue Masná). Rénové par Jean de Luxembourg (Jean l’Aveugle), le monastère devint une étape de pèlerinage sur le chemin Saint-Jacques-de-Compostelle. Après un incendie destructeur dans le monastère, en 1319, le roi Jean de Bohême a fondé une nouvelle église gothique qui a été achevée par l’empereur Charles IV en 1374.

C’est l’une des plus grandes et des plus hautes églises de Prague, avec la cathédrale Saint-Guy et l’église Notre-Dame des Neiges qui étaient alors en construction (voir plus bas). En 1378, la dépouille du fameux empereur romain et roi de Bohême Charles IV y est exposée. Pendant les guerres hussites, l’église est restée presque intacte grâce à la guilde des bouchers, qui défendait le monastère (une plaque encastrée dans le mur de l’allée latérale nord en fait l’écho avec l’avertissement que quiconque menace l’église sera coupé en morceaux !) de sorte qu’elle conserve son aspect gothique jusqu’à la fin du 17ème siècle. En 1689, un grand incendie la détruit et une nouvelle église est consacrée dès 1702. Sa hauteur et sa longueur inhabituelles, évoquent toujours son origine gothique.

Saint-Jacques était, sous le communisme, une des rares églises dans la capitale ouverte au grand public.

Description.

Au 17ème siècle, l’église a été remodelée dans le style baroque. L’aspect actuel de l’intérieur de église est monumental, avec ses trois nefs, son long choeur et sa tribune divisée par des pilastres en marbre et placée au-dessus des allées latérales. Si une restauration complète est intervenue en 1702, les travaux intérieurs ont été effectués de 1736 à 1739 par des maîtres baroques.. La sculpture la plus ancienne de l’église est une Pietà polychrome de style gothique tardif d’environ 1500 sur le maître-autel. Les fresques de la voûte baroque (1736), représentent des scènes de la vie de la Vierge Marie. Le tableau principal de l’autel représente le Martyr de Saint-Jacques et les chapelles latérales sont décorées par un maître du baroque tchèque, Petr Brandl (la troisième collection d’oeuvres du maître du baroque). La plus belle sculpture de l’église, dans l’allée gauche, est le tombeau en marbre rouge baroque tardif de Václav Vratislav de Mitrovice (sur la pierre tombale repose la statue du défunt en armure avec une croix de Malte), avec des sculptures Ferdinand Brokoff et inspiré par le sarcophage du cardinal de Richelieu qui se trouve dans la chapelle de la Sorbonne, à Paris. Les restaurations successives ont effacé les formes gothiques de l’extérieur de l’église, mais le plan d’origine est resté le même, tout comme une partie des murs du début du 14ème siècle. Le seul élément gothique qui subsiste est la tour de l’horloge (60 m) et son clocher à bulbe. La façade baroque est elle dominée par trois superbes reliefs en stuc au-dessus des portails (1695-1701) représentant saint François d’Assise, saint Jacques et saint Antoine de Padoue réalisés dans le style de l’illusionnisme baroque italien par Ottavio Mosto, originaire de Padoue. En 1941, une dernière vaste reconstruction a eu lieu et en 1974, l’église a reçu le titre honorifique de basilique mineure par le pape Paul VI.

Mais l’église est surtout réputée pour son orgue de 1705 qui, au fil des siècles, a subi de nombreuses modifications. L’instrument actuel possède 8 277 tuyaux soit le plus grand nombre de tuyaux en Tchéquie (nombreux concerts surtout à l’occasion des fêtes de Pâques et à Noël car l’acoustique est parfaite avec cette grande nef et l’absence de coupole. Infos ici).

Saint-Jacques-le-Majeur de Prague

Malá Štupartská 6

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