Mes 3 musées préférés à Prague

Ce sont les trois musées que je conseille toujours aux visiteurs que j’accompagne lors de mes visites guidées. Encore faut-il avoir le temps de les visiter, tant la ville recèle de trésors comme l’impressionnant Château ou le superbe quartier juif et tant le nombre de visites et activités à Prague est élevé. Mais je vous suggère fortement de visiter ces trois musées pour plusieurs raisons :

  • ils sont emblématiques de la culture tchèque (bien que ce soit, à chaque fois des choses qui mes ont totalement étrangères, j’adore ces musées et je suis sûr qu’ils vous plairont aussi !)
  • ils n’ont rien à voir avec tous ces attrape-touristes dans lesquels tombent bien des visiteurs de Prague. Parmi ces attrape-touristes, les musées de la torture, des machines sexuelles, du KGB, le Steel Art Museum, le Musée Grévin Praha, les musées du chocolat… Vous remarquerez que ces musées sont ingénieusement situés dans des rues très fréquentées par les touristes autour de la place de la Vieille-Ville ! Sans ça, personne n’aurait idée que d’y entrer ! Vous remarquerez aussi que mes 3 musées préférés sont bien sûr un peu plus excentrés.
  • ils sont tous situés dans un superbe bâtiment qui à lui seul vaut le déplacement.

Le musée de l’armée

Je suis antimilitariste mais j’adore ce musée ! Il est gratuit et on en apprend énormément sur l’Histoire et la période communiste. En tout cas, beaucoup plus qu’au musée du communisme, intéressant en soi mais beaucoup moins, et payant. Et le bâtiment qui abrite le musée de l’armée (aux volumes très praguois) et la colline qui l’abritent sont exceptionnels.

Le musée de l’armée présente des collections incroyables dans un pays où l’industrie de l’armement a toujours été importante et où le président de la République, le général Petr Pavel, est un ancien général de l’OTAN. Ce musée sur plusieurs niveaux, totalement rénové en 2022, est consacré à l’histoire militaire de la Première Guerre mondiale jusqu’à l’avènement du communisme en Tchécoslovaquie.


Le musée, dans d’immenses salles et sur quatre niveaux, est divisé en sept parties où près de 300 vitrines joliment éclairées retracent l’histoire militaire du territoire tchèque et de l’État tchèque :

  • La période allant des débuts à 1740.
  • La période 1740-1914.
  • La Première Guerre mondiale 1914-1918.
  • Les tranchées de la Première Guerre mondiale.
  • La Tchécoslovaquie 1918-1938.
  • La période 1938-1948, la Seconde Guerre mondiale.
  • La période allant de 1948 à nos jours.

Est évoquée, parmi bien d’autres choses, l’histoire des légions tchécoslovaques. Des légionnaires tchèques et slovaques avaient en effet formé des bataillons en 1914 pour combattre l’Empire austro-hongrois auquel ils appartenaient à l’époque. C’est vraiment l’embryon de l’État tchécoslovaque et on honore beaucoup ces légionnaires à Prague avec un monument (lire plus bas), un pont, une ancienne banque avec Legiobanka… Ou encore les parachutistes ayant participé à l’attentat de 1942 contre Reinhard Heydrich et qui ont ensuite péri dans l’église praguoise Saints-Cyrille-et-Méthode assiégée par les nazis…

Enfin aller au musée de l’armée, c’est l’occasion de découvrir la colline de Vítkov, une de mes collines préférées pour bien des raisons. Elle est dominée par l’une des statues équestres les plus grandes du monde, un seigneur protestant borgne sur son cheval (quand on en est au pied, on s’en souvient toute sa vie !) La colline abrite aussi le mémorial national de Vítkov, un imposant bâtiment de style fonctionnaliste des années 30 construit en honneur des légionnaires tchécoslovaques. Il se visite et cela vaut le coup avec ses marbres de couleur qui tranchent avec l’aspect extérieur et il abrite un café. Le sous-sol accueille ici notamment une exposition sur la propagande communiste (car dès 1948, le monument a servi à la promotion du régime communiste). C’est là, dans un laboratoire qu’avait été embaumé comme Lénine Klement Gottwald, le premier président communiste. Sa dépouille avait été retirée de la vue du public en 1962, mettant fin au culte de la personnalité. Il y a donc un vrai passé communiste à découvrir ici. Et puis de cette colline où vous ne croiserez aucun touriste, vous aurez une superbe vue sur la ville (il faut absolument monter sur 2-3 collines au cours d’un séjour à Prague pour avoir une bonne appréhension de la ville).

Vous devinerez la colline de Vítkov depuis la place de la République où se trouve la Maison municipale. L’UNESCO était fâchée car avant l’édification du superbe bâtiment moderne Masaryčka que l’on doit à la grande architecte Zaha Hadid, on voyait bien la statue équestre mais ce n’est plus le cas.

Musée de l’armée de Žižkov (Armádní muzeum Žižkov)

Mar.-dim. 10h-18h

U Památníku 2

Le musée de la technique

Je ne suis pas très technique et manuel mais j’adore ce musée ! Je l’avais déjà mis en valeur dans cet article du blog. Comme le précédent musée de l’armée, il est abrité dans un très imposant bâtiment d’architecture fonctionnaliste (vous verrez à côté le très ressemblant musée de l’Agriculture dû au même architecte et qui lui aussi plaira aux enfants !) Et comme le musée de l’armée, il est situé sur une jolie colline, celle de Letná cette fois, qui offre le plus joli point de vue sur toute la ville (notamment de son joli beer garden aux beaux jours). Tout comme la colline de Vítkov citée précédemment, la colline de Letná est bien visible depuis la place de la République. Elle est également très accessible depuis la place de la Vieille-Ville via la fameuse et superbe rue de Paris (Pařížská, une des rues parmi les plus chères du monde) et le joli pont Art nouveau (pont Čech) qui la prolonge.

Crée en 1908, le musée de la technique a d’abord occupé le Palais Schwarzenberg avant d’être déplacé dans ses locaux actuels en 1942 mais les collections, éparpillées par les nazis, n’ont réintégré le hall principal que dans les années 1990. Une halle des transports démesurée abrite de superbes motos, voitures (celles des premier et dernier présidents tchécoslovaques Masaryk et Havel), avions ou trains (le compartiment de train de l’empereur François-Joseph Ier). En tout, ce sont 14.000 m2 sur sept niveaux, 14 expositions permanentes et temporaires et 6 000 objets exposés (moins de 10 % des collections). Ne manquez pas les sous-sols (Prague est truffée de caves démesurées), on y a reproduit des mines (quand au musée de l’armée ce sont des tranchées !)

Musée national de la technique (Národní technické muzeum) 

Mar.-dim. 9h-18h

Kostelní 42

Le musée de la musique

Je ne suis pas un grand mélomane et ignare en la matière mais j’adore ce musée ! Les Tchèques ont eu de grands compositeurs comme Dvořák ou Smetana et sont eux de grands amateurs de musique classique. J’aime beaucoup le musée de la musique surtout pour le bâtiment qui l’abrite. Bâtiment dont je ne me lasse pas. Quand je passe dans le quartier, j’aime bien en pousser la porte juste pour le plaisir d’en apprécier l’intérieur ou de le faire découvrir.

Le musée est situé dans l’ancienne église monastique baroque Sainte-Marie-Madeleine, dans le quartier de Malá Strana au pied du Château. Et quiconque entre dans la salle est frappé par son immensité. Salle où des concerts sont régulièrement organisés. Le musée tchèque de la musique dépend du Musée national. Dans ses collections, manuscrits ou partitions mais aussi bien sûr 3000 instruments de musique dont certains de grande valeur comme le violon construit par Giuseppe Garneri del Gesù, un violon de l’école Stradivarius, le piano de Mozart…

Musée tchèque de la musique (České muzeum hudby)

Mar.-dim. 10h-18h

Karmelitská 4

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