Le musée Mucha à Prague est vraiment à voir !


L’exposition à succès “Mucha: The Family Collection” (Palais Wallenstein, 2022) a été entièrement digitalisée par Google (à voir ici) et il ne se passe pas un mois sans qu’un article soit publié par la presse français sur un artiste qui a marqué Paris et la Belle Époque.


Le musée Mucha est un des musées de Prague les plus sympas. Au musée Mucha, vous vous s’émerveillerez devant les beautés dessinées par Alfons Mucha (1860-1939). Mucha est le maître de l’Art nouveau à Prague et plus grand peintre tchèque de son temps. Il fait partie des trois artistes que vous devez absolument découvrir à Prague !


Un musée très bien situé et dédié au maître de l’Art nouveau, Alfons Mucha.


Après la visite du musée Mucha, je vous conseille de passer par la superbe boutique. Vous repartirez à coup sûr avec de jolis souvenirs et cadeaux ! À la fin de l’article, je vous indique tout ce que vous devez absolument savoir de la vie d’Alfons Mucha avant de visiter le musée. Vous obtiendrez également beaucoup d’informations en anglais sur le site de la Foundation Mucha.

Ne loupez pas le musée Mucha de Prague !

Ouvert au public en 1998, le musée Alphonse Mucha présente sur 500 m2  la seule collection au monde consacrée à la vie et à l’œuvre de cette figure internationale de l’Art nouveau. La majorité des  pièces exposées proviennent de la collection privée de la famille Mucha qui gère le musée et elles sont présentées au public en exclusivité.


L’exposition Mucha est organisée en 7 sections


La vaste collection est divisée en sept sections couvrant différents aspects et thèmes de sa carrière. Voici ce que vous allez pouvoir découvrir une fois dans le musée Mucha :

  1. Les panneaux décoratifs avec la formidable série Les heures du jour, série de lithographies en couleurs (1899).
  2. Les affiches parisiennes avec notamment les affiches des pièces de la grande actrice et dramaturge parisienne Sarah Bernhardt mais aussi la très belle lithographie Zodiaque (1896).
  3. Les documents décoratifs.
  4. Les affiches tchèques.
  5. Les peintures à huile.
  6. Les dessins et pastels.
  7. Les photographies et souvenirs personnels de l’artiste.

La belle boutique du musée 

C’est un passage obligé à la fin de la visite. La collection exclusive de cadeaux et d’affiches aux motifs inspirés des œuvres d’Alphonse Mucha saura vous charmer. Vous n’aurez que l’embarras du choix pour trouver quelques souvenirs parmi les affiches, sacs, bijoux, posters, carnets, calendriers et autres porte-clés… À voir ici.

Mucha Museum
Kaunický palác
Panská 7

L’Hotel Mucha

On peut rester tout au long d’un séjour à Prague dans une atmosphère Mucha, je vous recommande chaudement l’accueillant Hotel Mucha. Bien situé près de la station de métro Florenc qui vous permettra de vous rendre très vite dans le centre et vous pourrez même rejoindre le musée Mucha à pied. De très bien dans le coin, il y a aussi BoHo Prague Hotel, un superbe hôtel design qui est à deux pas du musée Mucha et que je vous recommandais déjà sur cette page.

Mais qui était véritablement Alfons Mucha ?

Affichiste, illustrateur, peintre, architecte d’intérieur, décorateur… Comme vous l’apprendra le musée Mucha, l’artiste était tout à la fois. Né en Moravie en 1860, Alfons Mucha s’est vu à l’âge de 18 ans recaler par l’Académie des Beaux-Arts de Prague qui lui recommanda alors :


« Choisissez une autre profession où vous serez plus utile… »


Mucha a postulé deux fois et a été rejeté deux fois à l’Académie des Beaux-Arts qui se trouvait alors -et jusqu’en 1886- au Clementinum. Peu importe ! En 1919, le grand espace qui abrite aujourd’hui la Bibliothèque nationale donnera aux gens un premier aperçu de l’Épopée Slave (voir plus bas). Une belle revanche !

Après des séjours à Vienne et Munich, c’est à Paris que Mucha posa ses valises en 1887 pour continuer ses études tout en produisant une revue, en réalisant des affiches publicitaires et en illustrant des livres, des catalogues ou des calendriers. Deux ans plus tard, son mécène arrête de le soutenir mais il réussit à se faire employer à droite à gauche. Il commence aussi à illustrer un magazine de théâtre, dans lequel paraît son premier dessin de Sarah Bernhardt, en Cléopâtre.


Mucha est surtout connu pour son travail d’affichiste pour la grande Sarah Bernhardt.


Seul artiste disponible chez son imprimeur quand Sarah Bernhardt veut réaliser l’affiche de Gismonda, pièce qu’elle doit jouer au Théâtre de la Renaissance, Mucha se met au travail et le 1er janvier 1895, Paris se couvre de grandes affiches Mucha.


À Paris, le succès des affiches Mucha est tel que des amateurs n’hésitent pas à les voler dans les rues.


C’est le début de la consécration. Sarah Bernhardt l’engage alors pour un contrat de six ans et il réalise les affiches de Lorenzaccio, La Dame aux camélias, Hamlet et Médée. Il réalise aussi des publicités pour le papier à rouler JOB, Moët & Chandon, les voyages en train… Il part ensuite aux États-Unis en 1906 pour y recueillir des fonds en vue de son œuvre maîtresse : L’Épopée Slave (Slovanská epopej). En 1914, la Grande Guerre éclate et Alfons Mucha revient définitivement en Bohême. Quatre ans plus tard, il dessine les premiers timbres tchécoslovaques et c’est aussi après guerre qu’il achève l’Épopée Slave (1910-1928). Mucha meurt à Prague le 14 juillet 1939 d’une pneumonie à l’âge de 78 ans, quelque temps après avoir été interrogé par la Gestapo qui s’intéresse à lui du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie, sa défense des idéaux slaves et sa dévotion à la nation tchèque. Son corps est jeté à la fosse commune mais il repose aujourd’hui au Slavín, une tombe de Vyšehrad réservée aux grands noms de la nation tchèque. Vous trouverez aussi son buste sur une plaque en métal à Malá Strana, au 25 de la rue Thunovská où il a vécu (1911-1924). Il a également vécu de 1928 à la fin de sa vie en 1939 dans une villa du quartier Bubeneč qu’il s’était fait construire et qui est aujourd’hui l’ambassade du Ghana. La maison a été utilisée par les nazis et a ensuite été nationalisée par les communistes. Elle a été rendue à la famille Mucha après la révolution de Velours.

Outre le musée, vous apprécierez aussi le travail de Mucha à la Maison municipale (Obecní Dům). Les peintures murales et le plafond de la mairie datent de 1910-11 et montrent des personnages historiques qui incarnaient les vertus slaves. Une grande œuvre représente aussi l’unité slave. Vous pouvez voir tout cela en visitant la Maison municipale (infos ici). Pour la petite histoire, c’est lors de la rencontre entre Rodin -que Mucha accompagnait lors de son séjour à Prague en 1902- et le maire de l’époque, que ce dernier a d’abord suggéré que Mucha participe à la décoration de la Maison municipale.

Vous découvrirez aussi le travail de Mucha à la cathédrale Saint-Guy, dans l’enceinte du Château de Prague, avec de magnifiques vitraux (1931). C’est une commande de la banque tchèque Slavia qui voulait montrer son soutien à la cathédrale, qui venait d’être achevée. Le vitrail, d’un style Art nouveau tardif, montre Saint Venceslas et sa grand-mère Sainte Ludmila, ainsi que les missionnaires slaves saints Cyrille et Méthode.

Mucha a également réalisé billets de banques et timbres pour la Tchécoslovaquie nouvellement créée qui lui tenait à coeur (il travaillait alors au dernier étage du palais Ligna, rue Vodičkova, où se trouvait alors son studio où il réalisa également ses premiers croquis pour l’Épopée slave), de petits témoignages de son art que vous pouvez trouver dans les magasins spécialisés. Certains de ses dessins de billets de banque peuvent aussi être vus dans le centre d’accueil de la Banque nationale tchèque rue Na Příkopě et les timbres sont au Musée de la poste. Pour la petite histoire là encore, la fille de Mucha, Jaroslava, a déclaré qu’elle avait posé si longtemps un été chaud pour être le visage du billet de 10 couronnes tchécoslovaques qu’elle s’était évanouie d’épuisement. L’artiste l’a alors emmenée à la confiserie Myšák à Vodičkova 31 (toujours là !) pour une glace à la fraise après son rétablissement ! Sa petite-fille tient aussi une boutique au numéro 5 de la rue Maiselova où elle vend des objets inspirés par le style de son grand-père…

L’Épopée Slave de Mucha

Il s’agit d’une série de 20 tableaux, de 6 m sur 8 pour les plus grands d’entre eux, peints au château de Zbiroh (achevée à Prague dans l’ancienne chapelle d’une école de Holešovice entre 1926 et 1928). Un travail donc réalisé au retour de Mucha en Bohême (1910-1928) et inspiré par de longs voyages dans les Balkans. La série (dont Mucha a eu l’idée en 1899 alors que, commissionné par le gouvernement austro-hongrois, il travaillait sur l’intérieur du pavillon de Bosnie-Herzégovine de l’Exposition de Paris de 1900), peinte sur des voiles de bateau importées de Belgique, représente la mythologie et l’histoire des Slaves, des origines jusqu’au 19ème siècle. L’œuvre a été présentée dans sa totalité en 1928 lors de l’inauguration du Palais des foires de Prague (Veletržní Palác dans le quartier de Holešovice), à l’occasion du 10ème anniversaire de la naissance de la Tchécoslovaquie (les 11 premiers tableaux avaient déjà été exposés au Clementinum en 1919 puis 1920-21 avant de voyager jusqu’à New-York et Chicago).


Une œuvre léguée à la ville de Prague.


En faisant un don généreux à la ville de Prague, le peintre n’avait posé qu’une condition : que Prague construise un pavillon spécial où son œuvre majeure serait exposée. Ce vœu n’a malheureusement jamais été exaucé, c’est pourquoi son petit-fils John Mucha a longtemps réclamé L’Épopée Slave alors que la Galerie nationale, qui l’a un temps exposée (2012-2016), l’a fait voyager jusqu’au Japon (un grand succès car Mucha était grandement inspiré par l’art asiatique), alimentant la polémique. L’oeuvre sera prochainement installée dans l’immeuble Savarin place Venceslas pour une durée de 25 ans (avec 5 ans de plus en option, le temps que la ville édifie son propre pavillon d’exposition pour accueillir l’oeuvre qui ne pourra pas être déplacée). L’oeuvre est aujourd’hui à Moravský Krumlov (après y avoir déjà séjourné de 1963 à 2011) et devrait y rester jusqu’en 2026. C’est donc là, en Moravie du Sud, que les amoureux d’Art nouveau doivent se rendre aujourd’hui pour admirer cette oeuvre unique.

L’art de Mucha survivra comme il a survécu aux nazis puis aux communistes. Il est résolument moderne. Mucha n’a jamais suivi les dernières tendances. Il était un pionnier de l’avant-garde et avant l’apparition du terme Art nouveau, on disait souvent en France style Mucha… Aujourd’hui, de nombreux tatouages lui rendent hommage !

Pour vous faire une idée des merveilles qui vous attendent au Musée Mucha, jetez un œil à cette page Internet du musée.

8 Comments

  1. Cher monsieur
    J’ai vu l’Epopee Slave à Tokyo il y a bientôt 2 ans, en effet … et c’était dingue ! Je profite de mon passage sur votre site pour vous remercier – lui aussi il est dingue, et vous super généreux de partager toutes ces infos sur Prague et de m’avoir décidée à aller visiter cette ville incroyable – vos conseils sont précieux !

    1. Bonjour Nathalie, Tant mieux si le site vous inspire car il est fait pour ça. Prague est une ville très touristique et j’espère qu’avec mes conseils on parvient à loger dans des endroits sympas et qu’on découvre la vraie Prague que seuls les locaux peuvent connaître. Bien à vous,

    1. Bonjour Audrey,
      Non, rassurez-vous ! Il s’agit d’un petit musée où vous n’attendrez pas. Ce n’est pas le Musée Van Gogh d’Amsterdam ! Mais cela reste très intéressant. Bonne visite !

  2. Bonjour,
    il ya depuis septembre et jusqu’au 27 janvier je crois, une exposition Mucha à Paris au palais du Luxembourg. Pas de chance, nous venons à Prague du 2 au 5… Savez-vous, ou pouvez-vous savoir si le musée Mucha sera ouvert ? Si du coup la visite reste intéressante ?

    1. Bonjour Hervé, bien sûr que le musée Mucha sera ouvert. C’est une visite très sympa et très rapide, en plein centre. En plus, elle vous permettrait peut-être d’acheter quelques souvenirs. Après, je pense aussi que beaucoup d’œuvres appartiennent aujourd’hui à des musées étrangers ou à des collectionneurs privés comme l’ancien joueur de tennis Ivan Lendl, un inconditionnel de Mucha. Mais j’ai bien mieux à vous proposer ! Jusqu’au 13 janvier 2019, est exposée L’Epopée slave, l’œuvre monumentale de Mucha, à la Maison municipale. C’est assez rare et vous devez en profiter ! Ainsi que du bâtiment qui abrite cette exposition exceptionnelle : https://www.prague.eu/fr/evenement/18380/alfons-mucha-lepopee-slave. Bon séjour à Prague !

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