Si vous visitez Prague au printemps et plus particulièrement fin avril, sachez qu’il existe dans la nuit du 30 avril au 1er mai une tradition très sympa à célébrer : la fête ou la nuit des sorcières. Elle a lieu le 30 avril parce que la légende dit que les sorcières se réunissaient pour un sabbat au sommet des montagnes ce jour-là. À l’origine, on allumait des feux sur les collines afin que la fumée les chasse et qu’elles ne puissent pas s’installer dans les champs agricoles ou les villages. Aujourd’hui, on brûle une effigie de sorcière, la tradition a donc un peu évolué. Je vous donne dans cet article mes bonnes adresses pour découvrir cette coutume tchèque très vivante, une nouvelle fois, ce sont trois endroits où vous ne rencontrerez aucun touriste.
Fin avril, à Prague, ne loupez pas la fête des sorcières !
Fête néo-païenne célébrée dans toute l’Europe depuis fort longtemps (Nuit de Walpurgis en Allemagne), la fête des sorcières (Čarodějnice) ou plutôt le « bûcher des sorcières » (Pálení čarodějnic) est très connue en Tchéquie. On l’appelle aussi Nuit des saints Philippe et Jacques (Filipojakubská noc). C’est l’occasion de se rassembler pour boire quelques bières autour d’un feu de bois sur lequel on fait griller des saucisses. Si la météo ou l’absence de sécheresse le permet bien sûr… Le bûcher des sorcières renvoie probablement à une fête celtique, la fête de Beltaine (rappelons qu’avant les Slaves, les Celtes occupaient le territoire de la Bohême et que l’appellation Bohême vient de Boïens, peuple celte qui s’installa dans la région probablement dès le Vème siècle avant J.-C.) Cette fête du feu et de la lumière marquait le début du renouveau, du retour à la vie, du réveil de la nature car les Celtes divisaient l’année en deux saisons : le 1er novembre débutait la période sombre de l’hiver et le 1er mai la période claire de l’été.
Feux de bois, saucisses grillées, bières, déguisements… Passez une belle soirée en extérieur !
Cette fête symbolise aussi la fin de l’hiver et célèbre la fertilité. C’est d’ailleurs pour s’assurer cette fertilité que les plus courageux sautent parfois au-dessus des braises fumantes (ce que faisaient aussi les Celtes car les flammes étaient censées chasser maladies et mauvais esprits). Des milliers de feux sont allumés à travers les territoires de Bohême et de Moravie (il y a tellement de feux qu’ils sont bien visibles par les satellites).
Car brûler les sorcières (généralement un balai recouvert de chiffons, est brûlé dans un feu de joie), c’est surtout l’occasion de passer une agréable soirée en famille et à l’extérieur. Et d’autant plus que le lendemain, le 1er mai, fait bien sûr partie des jours fériés en Tchéquie. La fête est devenue si populaire ces dernières années qu’on pourrait la qualifier de Halloween tchèque…
Vous croiserez donc des enfants mais aussi des adultes déguisés. Des concerts sont souvent organisés. Enfin, si la tradition est plus forte à la campagne qu’en ville, je note depuis quelques années un succès grandissant à Prague et la fête commence dès le matin.
Mes 3 adresses pour découvrir la fête des sorcières, une tradition sympa !
Čarodějnice na Ladronce
Dans le parc de Ladronka, de l’après-midi jusqu’au soir, rue Tomanova, arrêt Vypich (trams 22 et 25)
Čarodějnice ve Žlutých Lázních
Dans la zone récréative au bord de la rivière, également de l’après-midi jusqu’au soir, arrêt Dvorce (trams 2, 3, 17et 21)
Plus informel mais plus authentique
D’ordinaire, une parade part de Malostranské náměstí à 18h pour rejoindre Kampa (avec passage sur le pont Charles) où un feu est allumé aux alentours de 19h au bord de la rivière à proximité du musée Kampa, arrêt Hellichova (trams 12, 15, 20, 22 et 23)
D’autres évènements très sympas peuvent avoir lieu au monastère de Břevnov ou à Kasárna Karlín (temporairement fermé) à Prague 8 ou sur les quais de Smíchov (Smíchovská Náplavka) à Prague 5.
Enfin, sachez que le soir du 30 avril, dans les campagnes tchèques, est dressé le « máj » : un immense tronc d’arbre, un mât vertical, qui signifie que le village a été épuré de tous les mauvais esprits qui pourraient amenuiser les récoltes.